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enseignement supérieur
20 mai 2012

les proverbes

les proverbes

Les proverbes sont des formules courtes et populaires qui expriment des idées admises comme vraies, des croyances répandues et des conseils.

 

« Le proverbe est une sentence commune à laquelle l'usage accorde foi, que l'opinion publique adopte et qui correspond à une vérité confirmée » (Mathieu de Vendôme, xiie siècle).

CARACTÉRISTIQUES D’UN PROVERBE

Le proverbe est

– une formule généralement courte : Tel père, tel fils ;

– une formule originaire de la tradition orale : À la Chandeleur, l'hiver se passe ou prend vigueur ;

– une formule généralement anonyme : Quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui disparaît (proverbe africain) ;

– une formule souvent au présent exprimant une vérité : L'homme est inconstant comme l'oiseau est volage (proverbe grec) ;

– une formule exprimant une logique : Couche-toi et sois malade, tu sauras qui te veut du bien et qui te veut du mal (proverbe espagnol) ;

– une formule à l’impératif exprimant un ordre : Dans le doute abstiens-toi.

Souvent la construction grammaticale du proverbe est ancienne, avec par exemple une absence d’article : Bien sent le feu de qui cape brûle (proverbe espagnol).

Souvent un proverbe fonctionne avec deux éléments (deux propositions ou deux groupes de mots à l'intérieur de la proposition) qui peuvent former une opposition sur le plan lexical : À père avare, fils prodigue.

La rime Grand Parleur, petit faiseur (proverbe québécois), la répétition Jeu de main, jeu de vilain ou le parallélisme Celui qui confesse son ignorance la montre une fois ; celui qui essaye de la cacher la montre plusieurs fois (proverbe japonais) viennent parfois souligner l'opposition.

Il existe aussi des proverbes non anonymes tirés de textes littéraires : « Beaucoup de bruit pour rien » est le titre d'une comédie de William Shakespeare, et « Tel est pris qui croyait prendre » est une phrase qui provient de la fable de La Fontaine « le Rat et l'Huître ».

DES PROVERBES VIEUX COMME LE MONDE

Il semble que les proverbes soient vieux comme le monde. Les Sumériens et les Égyptiens (les deux plus anciennes civilisations connues pour leur écriture) rassemblaient déjà des proverbes qui avaient, semble-t-il, des vocations pédagogiques.

Dans l’Antiquité, les auteurs grecs et latins considèrent le proverbe comme une vérité commune et reconnue par tout le monde.

Au Moyen Âge, le proverbe devient un énoncé à caractère universel emprunté le plus souvent aux sages de l'Antiquité. Le mot proverbe apparaît d’ailleurs en français au xiie siècle dans les Lais de Marie de France.

Le proverbe, qui acquiert souvent un caractère moral, se répand dans la plupart des cultures. On les collectionne, on les réunit, on les cite, on en crée. Ils deviennent alors populaires et individuels (maximes, aphorismes).

À la cour du roi de France, au xviie siècle, le jeu du proverbe est très à la mode. Chacun rivalise d’inventivité pour énoncer le plus beau proverbe. Parallèlement, Jean de La Fontaine, tout comme avant lui le fabuliste grec Ésope, se passionne pour les proverbes et trouve son inspiration dans les adages populaires. Le proverbe devient également un genre théâtral, une petite comédie improvisée illustrant un dicton populaire.

Le proverbe perd alors de sa splendeur et de son succès, laissant la place aux maximes, plus individuelles. Mais le genre renaît et est remis à l'honneur au xixe siècle par Alfred de Musset dans ses Comédies et proverbes (1840) : Il ne faut jurer de rien, On ne badine pas avec l'amour, Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée.


 

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